Au coin du Pho

17 juillet 2006

Voir Hanoi et mourrir... Enfin pas tout à fait mais presque...
Une des seules choses que j'ai eu le temps de comprendre, au Vietnam, c'est que je ne comprenais rien ! J'ai rarement ressenti un tel sentiment d'étrangeté, tout à fait partagé par les Vietnamiens, d'ailleurs, qui nous regardaient assez régulièrement en ayant l'air de dire "Ils sont fous ces Européens !" Il faut dire que la barrière de la langue s'apparente plutôt à une muraille de Chine. Ils utilisent un alphabet romanisé (merci l'Indochine), donc on peut tout lire, mais à peu près rien prononcer parce que c'est une langue tonale. Exemple: Rua Xe signifie en gros "Réparateur" (on en trouve régulièrement sur le bord des routes) et la prononciation ressemble un peu à "Sua Sèèè".
Dure est la langue, doux sont les goûts: la cuisine vietnamienne est peut-être le moins troublant. Presque tout est bon, très parfumé, on ne connaît pas le nom des herbes, mais les saveurs sont familières: épinards, oseille, salades, menthe... Et les soupes, Pho (avec accent étrange, prononcez "Feu"): on sait pas bien les dire, on sait bien les manger. Un tour sur le blog de la Barakossa m'a donné envie de faire un pho, j'ai piqué l'idée et j'ai fait ma sauce.

Pour 4 baguettes:
250g de rumsteack coupée en fines lanières, trois oignons blancs, deux carottes coupées en batonnets, une petit courgette idem, une tige de citronnelle, quelques feuilles de menthe, quelques graines de coriandre, un mini-pouce de gingembre, une gousse d'ail, un demi citron, une poignée de nouilles de riz, une plein plein de coriandre fraîche, un petit bout de piment, un bouillon cube de boeuf, genre pot-au-pho.

D'abord, le jus. Le cube + 1 litre d'eau + la citronnelle, la menthe, le gingembre, la coriandre: à infuser au moins 20 mn à pho moyen.
On filtre, et on remet sur pho vif, cette fois. On y jette la nouille de riz, préalablement trempée quelques minutes à l'eau froide, puis la courgette. Au bout de 5 minutes après la reprise d'ébullition, on repêche le tout et on dresse dans les assiettes. On jette les carottes dans le bouillon. On en profite pour dresser la viande sur le mélange nouilles-courgettes.
Quand les carottes sont cuites, on les pêche à leur tour et on les ajoute dans le bol. On met l'ail, le piment et la coriandre sur le dessus (on en garde un peu pour la déco), puis on verse douououououcement le bouillon sur la pyramide d'ingrédients. Le bouillon doit être assez chaud pour cuire la viande...
En ce moment, évidemment, entre la soupe brûlante et le piment, c'est la suée garantie. Mais après, qu'est-ce qu'on est bien...